Bs
La fraîcheur de ce premier samedi de janvier, probablement, fut la première raison de la participation moins importante que d'habitude au rituel des vœux municipaux.
Christian Léothier, maire du Pays de Belvès, a accueilli dans la salle d'honneur de la mairie divers collègues venus de communes voisines, Larzac, Siorac, Ste Foy, St Cyprien, le président de la communauté de communes, les conseillers départementaux et les corps constitués.
En ouvrant son allocution il salua la mémoire de Joël Rodrigues, dit "Baril", de Nicole Mery et il eut une pensée pour Yves Valade qui a fortement marqué le début de cette mandature.
On ne peut pas franchement dire que Christian Léothier soit pleinement satisfait des limitations de pouvoir qui font que les mairies deviennent, selon ses dires, essentiellement le site d'enregistrement de l'état civil. Le maire se réjouit que, néanmoins, la mairie du pays de Belvès conserve les prérogatives d'instruction des documents d'identité ! Le partenariat au sein de la communauté de communes lui semble une nécessité mais son intervention laissa penser que le transfert de compétences n'est pas forcément une bonne chose.
Le maire regrette la disparition de nombreux petits commerces et insiste pour que les habitants se tournent davantage vers ces prestataires de proximité.
Christian Léothier est un "ferrovipathe" convaincu. Il le prouve en étant client du chemin de fer et aussi en promouvant le collectif des maires qui milite pour la sauvegarde de ce lien essentiel à l'irrigation de la ruralité. Il a rappelé combien la présence ferroviaire est menacée. C'est un peu tout cela qui fait que le premier magistrat de cet éperon du Périgord tient à ce que sa mission soit vivante et porteuse.
Christian Léothier se félicite, à juste titre, du travail mené par les employés communaux qui par la qualité des travaux qu'ils mènent. Ils ont permis par exemple de réaliser la rénovation de la rue Jacques Manchotte en réduisant significativement son coût.
La prise de parole de Brigitte Pistolozzi, conseillère départementale, a permis de savoir que la restauration du collège de Belvès, désormais, sera entièrement bio. Brigitte termina son discours par une citation emprunté à Henry Ford "Se réunir est un début, rester ensemble est un progrès, travailler ensemble est la réussite".
Le président du conseil départemental dans sa fort longue intervention a dirigé son encensoir vers les terres dommoises. Pour lui la vieille bastide est entrain de revivre. Le temps fort de sa prise de parole fut naturellement un brillantissime plaidoyer pour le contournement de Beynac. Le premier élu du département a fait part de son émoi estimant que le chantier respectait, d'une part, tout le cheminement des procédures et, d'autre part, selon lui, un respect rigoureux des règles d'écologie. Il balaya les détails de la ripisylve et des 250 arbres sacrifiés, dont certains étaient bien plus que séculaires. Il estima que la régénérescence programmée, avec une nouvelle plantation de plusieurs milliers de sujets, fera plus que rétablir l'environnement. [NDLR nos lointains descendants auront tout le loisir de l'apprécier].
Le fin "bretteur" ne tarit pas de louanges pour Manuel Valls, il fut son mentor, et pour Édouard Philippe qui lui a envoyé des signaux de soutien. Il s'en est pris à l'adversité, sans jamais la nommer. La flèche qu'il reçut de Paris, certes, l'a ébranlé mais ce n'est pas la flèche de Pâris qui anéantit Achille. Les ondes vives de la Dordogne ne sont pas les eaux terrifiantes du Styx. Le président du département, comme Lucius Quinctius Cincinnatus qui, selon la légende, abandonna sa charrue pour une mission et la reprit ensuite, aura-t-il le loisir de reprendre "son" chantier et de le conduire à l'aboutissement... c'est à Bordeaux que se gagnera ou se perdra la prochaine étape. Si le maître du département gagne la République française ne lui décernera pas la couronne obsidionale, cet honneur appartient à la seule Rome antique, mais il obtiendra les congratulations de bien de ses admirateurs qui manifestement oublient l'endettement de ce département.
La salle, a priori, plus que largement acquise au contournement de Beynac, gratifia d'un chaleureux applaudissement la longue intervention du président du conseil départemental.